Guinness Book World Record du 24 heures couru en costume

Publié le par Grégoire CHEVIGNARD

Run In Style
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Il y a deux semaines, j’ai de nouveau tenté une expérience que je m’étais juré de ne pas renouveler tant elle présente peu d’intérêt et tant elle avait été douloureuse.

Deux semaines après l’avoir renouvelée, je continue à marcher en crabe, la tendinite, une nouvelle fois, contractée, n’étant pas encore totalement résorbée.

Bref, je vous souhaite que mon récit vous semble moins long et douloureux que l’épreuve ne l’a été.

L'an dernier est paru un article -sous la rubrique « insolite » plutôt que « sports »- relatant qu'un canadien avait établi le Guinness Book of World Records du semi marathon en costume.

Son chrono, 1h35, avait amené la communauté des coureurs sérieux -qui heureusement ne lisent pas mon blog, ce qui me met à l’abri de nombreux quolibets- à en sourire avec bienveillance.

J'avais trouvé l'idée sympa, et le chrono atteignable, et m'étais donc mis dans l'idée de tenter de battre ce record, le seul qui soit à peu près à la portée de mes modestes capacités de coureur du dimanche (ainsi que du lundi, du mercredi, du jeudi et du samedi ajouterait Isabelle).

Mais comme je ne m'étais préparé à aucune course aussi courte qu’un semi marathon cette année (je suis plutôt du genre diesel et ultra fonds), j'ai pensé reporter mes ambitions sur marathon. C'est à dire, avant de m'apercevoir que le record du marathon le plus rapide en costume est de 2h25. A ce rythme, même avec une trottinette, le record reste hors de ma portée.

Un coup d'oeil à mon calendrier de courses m'a opportunément rappelé qu'une semaine après le marathon de Paris, je m'étais inscrit à l'épreuve 24 heures de la No Finish Line Paris. C'est donc sur cette durée que j'ai décidé de courir en costume pour établir le Guinness Book World Record de la plus grande distance parcourue en costume en 24 heures.

Il va sans dire que pour oser me lancer à l’assaut d’un record mondial, je suis un grand spécialiste du 24 heures : j’en ai couru deux en tout et pour tout avant l’échéance. Le premier, seul, en off, il ya deux ans et qui s’est terminé au bord d’une route, au fond d’un fossé, perclus de crampes avec à peine plus de 100 km au compteur (cela ne faisait qu’un an que je m’étais mis à la course à pied ; http://42ans-42bornes.over-blog.com/2014/09/24-heures-chrono-plus-c-est-long-plus-c-est-bon.html ). Le deuxième, déjà à la No Finish Line Paris pour sa première édition, il y a un an, avec à peine plus de 150 km au compteur et, surtout, beaucoup de pauses ravitaillement (http://42ans-42bornes.over-blog.com/2015/06/le-bonheur-est-dans-le-pre.html ).

Pour ne pas découvrir les contraintes de la course en costume le jour J, je m’étais décidé pour un galop d’essai au Marathon de Paris, épreuve envisagée en mode endurance fondamentale pour conserver un peu de jus pour les 24 heures de la semaine suivante.

Bref, une sortie longue qui ne dit pas son nom, pour tester le matériel et se rassurer à une semaine de l’échéance. Bilan, si chemise, nœud papillon et bretelles étaient bien optimaux, les jambes, elles, ne le furent pas. Ce marathon fut l’occasion pour moi de découvrir les crampes et la déshydratation sur cette distance. Et de m’apercevoir que le port de la veste n’était pas aussi anodin qu’il pourrait le paraître.

Ce n’est donc pas dans les meilleures dispositions d’esprit que je me présente samedi 9 avril à 10 heures au Champ de Mars, habillé comme pour aller à la noce, à la No Finish Line Paris avec un costume, fait sur mesure par www.tailorcorner.fr, livré la veille de la course.

Par chance, je retrouve sur la ligne de départ Carole, première féminine l’an dernier et avec qui nous avions progressé de concert pendant toute la nuit. Si je ne sais pas trop à quel rythme attaquer l’épreuve, je sais qu’elle sait ce qu’elle fait et ce qu’il faut faire. J’aurai donc le plaisir de passer de nouveau beaucoup de temps avec elle (elle gagnera de nouveau en 2016).

Me voyant m’élancer en costume, les conjectures vont bon train.

Ai-je pour projet de formuler une demande en mariage à l’issue de la course (je l’ai vu faire l’an dernier au Marathon des Sables) ? Suis-je un garçon de café ? Ai-je un rendez vous professionnel peu après la course ? Ai-je prévu de faire une pause pendant les 24 heures pour me rendre à l’Opéra (au moins deux des concurrents de cette année ont interrompu leur effort pour assister qui à une pièce de théâtre, qui à un concert, avant de revenir en piste) ? Suis-je une diversification masculine du groupe Run Chic ? Est-ce une opération promotionnelle pour un nouveau groupe de running / rencontre pour quadragénaires ?

Tout occupé à canaliser les flots de sueur que la chaleur ne manque pas d’entraîner en début de journée puis les flots de pluie que les quelques averses de l’après-midi nous envoient, le tout en avançant à un rythme de sénateur, je ne renvoie pas une image très souriante et suis heureux de ne pas être un support promotionnel pour un site de rencontre ; la publicité eut été contre productive.

J'étais inquiet de courir en costume ce dernier n'étant pas la tenue la plus indiquée pour affronter la chaleur, d'une part, et la pluie, d'autre part.
Les premières heures de course sous le soleil m'ont permis de constater que le choix de tissu et doublure préconisés par Tailor Corner étaient parfaitement adaptés aux circonstances.
Les quelques épisodes de bruine m'ont ensuite permis d'apprécier la protection apportée par la veste qui n'absorbait pas l'eau. J'ai donc été très agréablement surpris du confort du costume Tailor Corner, confort qui m'a permis de ne me préoccuper que de la course et, jamais, du costume.

Puisqu’il faut bien parler de course à pied aussi, mais sans vous assommer du détail des 125 tours parcourus (pour 163 km, une troisième place au podium et un Guinness Book Record), quelques remarques à la volée sur « l’art » du 24 heures … pour les nuls.

Erreur fatale que je n’ai pas reproduite cette année : s’assoir ! Ne jamais, jamais, laisser son séant offenser une chaise, ne serait ce que pour quelques secondes à un ravitaillement ou pour enlever un caillou de sa chaussure. On ne s’en relève jamais complètement indemne et on finit toujours par revenir à la chaise pour une pause complémentaire.

Deuxième erreur, partir trop vite. Et même quand vous êtes parti lentement, ralentissez. Ce qui importe, ce n’est pas de courir le plus vite possible, c’est de courir le plus longtemps possible. Scène vécue cette année, un concurrent a couru son premier marathon, sur l’épreuve de 24 heures, en 2h30 ! Impressionnant, j’en suis incapable. Je ne crois pas qu’il figure au top 10 de la course malgré l’avance cumulée au début.

Troisième erreur, s’arrêter. Un con qui marche va toujours plus vite et plus loin qu’un intellectuel assis (Michel Audiard). Sur une épreuve de 24 heures, cela se vérifie.

Je m’arrête là dans les conseils, mon niveau, tout court, et mon niveau d’expertise, ne me permettent guère d’en dire plus.

Et, me direz-vous, pourquoi as-tu couru 24 heures en costume ?

Et bien, d’abord, par ce que cette question me change de celle-ci : pourquoi as-tu couru 24 heures ?

Et puis, surtout, pour vous dire à tous : amis coureurs, amusez vous !

Ce n’est pas parce que l’entraînement est parfois difficile qu’il faut prendre la course à pied trop au sérieux et oublier que nous sommes des coureurs de loisir, de plaisir, de bonne humeur.

A bientôt sur une course, dès que ma tendinite sera résorbée ...

En cours d'homologation

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Publié dans Course

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B
Félicitations pour la prestation. Ca doit être tellement dur à faire. J'imagine le mouvement des bras peu pratique, le pantalon qui sert l'entrejambe, la transpiration... Après faut dire une chose, ca a la classe sur la photo. Moi, j'aurai tendance à dire, personne t'as demandé en mariage après la course plutôt ?! lol En tout cas un joli challenge plutôt amusant.
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