Le Marathon des Sables

Publié le par Grégoire CHEVIGNARD

La plus grande plage du monde ...
La plus grande plage du monde ...

Le Marathon des Sables, la course la plus dure du monde ?

Le Marathon des Sables (250 km en six jours dans le désert marocain) prétend à ce titre dans son marketing en terre britannique (http://www.marathondessables.co.uk/).

Il faut reconnaître que les reportages diffusés semblent accréditer cette thèse. L’impressionnante défaillance d’un champion olympique britannique permet de bien intégrer la dimension soleil et chaleur (https://www.youtube.com/watch?v=z0Qak8e4vYA). Même les meilleurs spécialistes de l'épreuve (comme Laurence Klein, femme la plus titrée sur l'épreuve avec trois victoires) ont du se résoudre à abandonner sur un coup de chaud.

Le récit de survie d’un naufragé du désert (How I drank urine and bat blood to survive, oui, oui, "bat blood" c'est bien du sang de chauve souris) complète ce dantesque tableau (http://www.bbc.com/news/magazine-30046426).

Pourtant, le taux d’abandon sur cette course est de l’ordre de 10%, ce qui est certes deux fois plus que sur de grands marathons (4% à Paris) mais significativement moins que sur des épreuves moins longues (le taux d’abandon est d'un peu plus de 50% sur l’UTMB qui ne fait "que" 160 km avec 10 000 m de dénivelé positif cumulé).

Pour "défendre" la légitimité du Marathon des Sables à se proclamer "course la plus dure du monde", il est possible de faire observer que si le taux d'abandon est aussi faible, c'est aussi parce que eu égard à l'investissement conséquent, pour les coureurs, de cette aventure (quatre à six mois d'entraînement spécifique qui, peu ou prou, empêche de s'entraîner pour des épreuves plus classiques type marathon ; environ 4 000 Eur de budget entre inscription et matériel ; dix jours d'absence familiale et professionnelle), le coureur moyen, à cette épreuve, est probablement plus investi et donc mieux préparé que le coureur moyen d'autres épreuves qui ne consacrera "que" quelques dizaines ou centaines d'Euros à une course qui n'accaparera "que" un long week-end et dont le profil ressemble à beaucoup d'autres courses, ce qui hypothèque moins l'ensemble de la saison de course.

A l'inverse, les détracteurs de l'épreuve font valoir que les barrières horaires laxistes permettent à des marcheurs de boucler l'épreuve, sans qu'il leur soit nécessaire de courir une minute.

Mais le fait de pouvoir boucler 250 km en six jours avec, en moyenne, six kilos sur le dos dans le Sahara en marchant plutôt qu'en courant rend il le parcours moins difficile ? Dit autrement, si la barrière horaire du Marathon de Paris était de 8 heures et non de 6 heures, cela enlèverait il quelque chose au parcours, à sa difficulté pour le coureur de milieu de peloton ou à la qualité de la performance de Bekele (nouveau détenteur du record de l'épreuve) en 2014 ?

Bref, à défaut d'être la course la plus difficile du monde, le Marathon des Sables doit au moins pouvoir être reconnue comme la course "grand public" (1500 dossards pour l'édition 2015 qui est la 30ème) la plus dure du monde ... surtout pour les anglais qui ne sont guère habitués au soleil.

A suivre ...

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Commenter cet article
P
250 km... il n'y a pas de quoi en faire un plat, c'est tout juste 2h d'autoroute, non ? S'il fait chaud, il faut penser à allumer la climatisation : c'est important. Ça permet de ne pas transpirer.
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H
Philippe Saint André? Tu oses encore parler de sport ? ;-)
T
Finalement, ça n'est qu'un treck! Pas de quoi en faire une histoire ...
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L
Voire une rando, plate qui plus est ...