Sparthatlon

Publié le par Grégoire CHEVIGNARD

Sparthalton, le vrai Marathon. Leçon d'histoire

Sparthalton, le vrai Marathon. Leçon d'histoire

Sympa cette ballade, non ?
Sympa cette ballade, non ?

Tout le monde sait, ou croit savoir, que le marathon est, depuis qu'il a été instauré aux Jeux Olympiques de 1896, la célébration des efforts de Philippidès qui aurait parcouru la distance d'Athènes à Marathon pour annoncer la victoire contre les Perses en 490 avant JC (Nenikamen !) et en serait mort.

En fait, cette histoire est complètement fausse (http://fr.wikipedia.org/wiki/Phidippid%C3%A8s).

Lucien de Samosate est le seul à attribuer à Philippidès une course que Plutarque, et tous les autres anciens, attribuent à Euclée qui, le pauvre, en plus d'en être mort,ne sera pas passé à la postérité.

Philippidès, lui, d'après Hérodote, parcourut la distance d'Athènes à Sparte pour demander de l'aide, soit environ 250 km en 36 heures ce qui a, quand même, une autre envergure qu'un simple marathon pour mortels.

De cet épisode historique est né le Sparthatlon, qui se court chaque année depuis 1984 en Septembre, sur environ 250 km en un temps maximum de 36 heures, d'Athènes à Sparte.

Pour donner une idée de la difficulté de l'épreuve, je reviendrai sur les détails plus tard, ne peuvent se pré-inscrire que les coureurs qui ont :

- couru un 100km en moins de 10h30 ou ;

- couru au moins 180 km dans le cadre d'une course de 24h ou ;

- couru un 100 miles (160 km) en moins de 22h30.

Eu égard à l'affluence d'inscriptions, le temps maximum pour avoir accompli un 100km sera abaissé, en 2016, à 10h et non plus 10h30.

Le profil type de l'entraînement du coureur (http://www.internationalultrarunning.com/Spartathlon%202014%20Race%20Report.pdf) qui s'inscrit se compose de jusqu'à 320 km par semaine de course à pied, port pendant l'entraînement, et en été, de vêtements chauffants pour habituer le corps à la chaleur et participation à une dizaine de courses de 100 miles (160 km) en moins d'un an. Et malgré cela, environ la moitié des 350 participants ne parvient pas à la fin de la course ; par exemple, en 2014, Jon Olsen, le champion du monde des courses de 24h a abandonné à une trentaine de kilomètres de l'arrivée.

Bien entendu, dans l'esprit ultra marathon, le vainqueur de la course ne gagne rien si ce n'est, au même titre que tous les finishers, le droit de baiser, à l'arrivée, le pied de la statue du roi Leonidas, la satisfaction d'être parvenu au bout de la course et une couronne de lauriers.

Cette course présente deux spécificités qui la rendent particulièrement difficile, au delà de la chaleur étouffante, de la distance et de la contrainte horaire de 36 heures.

D'une part, après 160 km de course, il y a une montagne à gravir : en 12 km, 1 000 m de dénivelé positif à gravir avec des portions à 20% d'inclinaison, en général de nuit, sur un chemin très technique (ie, pierres qui roulent et qui n'amassent pas mousse à chaque pas ou presque).

D'autre part, surtout, il y a 75 barrières horaires différentes tout au long du parcours, barrières horaires matérialisées par le bus de la mort, voiture balais qui suit les coureurs, et l'affichage à chaque check point de l'avance que le coureur a sur la barrière horaire ; ainsi il ne peut jamais l'oublier et toujours sentir ce couperet à ses trousses. Cela signifie que si un coureur a un coup de mou à mi course, il n'a aucune chance de se refaire sur la deuxième moitié de la course pour arriver au bout, en temps et heure. En 2014, un concurrent iranien, bien qu'arrivé à Sparte en moins de 36h n'a pas été intégré aux classements finaux car il avait été pointé en retard à un des 75 check points horaires.

Bref, une course de malades pour des malades ; probablement la course sur route ultra longue la plus sélective du monde !

A suivre ...

Tout ça pour ça ...

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